Selon l’Institut des fonds souverains Sovereign Wealth Fund Institute, un fonds souverain (FS) est un fonds d’investissement qui appartient à l’Etat et qui est composé d’actifs financiers tels que actions, obligations, bien immobiliers ou encore d’autres instruments financiers consolidés par des actifs étrangers. Les actifs peuvent comprendre les surplus de la balance des paiements, les opérations de changes officielles, les revenus de privatisations, les surplus fiscaux ou encore les recettes provenant de l’exportation de matières premières. Les FS peuvent être structurés comme un fonds, une association ou une corporation. Cette définition exclut, entre autre, les actifs de réserve de devises étrangères détenues par les autorités monétaires à des fins de balances de paiements ou de politique monétaire. De même qu’elle exclut les entreprises d’Etat au sens traditionnel, ainsi que les fonds de pension publics ou encore les actifs au bénéfice d’individus.
Bien investis, les FS permettent aux Etats qui en sont nantis de se prémunir contre les effets de crises financières ou de périodes de défaut de croissance. Par ailleurs, ils peuvent représenter une bouffée d’oxygène pour l’économie mondiale en permettant à la machine de production de se doter des moyens nécessaires pour innover, créer et garantir une meilleure qualité de produits afin de répondre aux besoins des différents marchés. Longtemps, les Etats arabes, à l’exception du Koweit, ont préféré investir leurs surplus et excédents sur le marché domestique. Depuis quelques années, la tendance change et ils sont de plus en plus nombreux, surtout parmi les pays producteurs de gaz et/ou de pétrole à adopter des stratégies d’investissement à l’étranger, notamment dans des secteurs de pointe ou des secteurs à risques contrôlés et à RSI importants. Quoi qu’il en soit, ces fonds sont très souvent substantiels et suscitent la convoitise de nombreux marchés. En voici quelques exemples : Émirats Arabes Unis : US$ 627 Mds, gérés par l’Autorité abudhabienne d’investissement ADIA Etablie en 1976, l’Autorité abudhabienne d’investissement (Abu Dhabi Investment Authority – ADIA) dégage l’essentiel de ses fonds de l’excédent financier généré par ses exportations de pétrole. L’ADIA a remplacé le Conseil d’investissement financier (Financial Investments Board – FIB) créé en 1967 pour être intégré au ministère des Finances d’Abu Dhabi. L’ADIA est en totalité la propriété du gouvernement d’Abu Dhabi est est entièrement supervisé par lui. Toutefois, le Fonds est une entité juridique indépendante, possédant une totale liberté d’action pour mener à bien ses objectifs statutaires et son mandat. Quelque 80% de ses actifs sont administrés par des gérants externes et 60% d’entre eux le sont de manière passive via le dépistage de fonds indexés. Les ressources d’ADIA dérivent du pétrole, plus précisément de Compagnie nationale du pétrole (Abu Dhabi National Oil Company – ADNOC) et ses filiales qui paient un dividende destiné à aider à le financer directement, ainsi que son fonds jumeau l’Abu Dhabi Investment Council (ADIC). Les paiements sont périodiques et proviennent d’excédents gérés directement par le gouvernement en fonction de ses besoins budgétaires et autres obligations. Environ 70% de ces excédents vont à l’ADIA, les 30% restants vont à l’ADIC. Le conseil d’administration de l’ADIA est le corps décisionnaire ultime et exerce un contrôle total sur tous ses bureaux et opérations. Il est composé d’un président, un directeur général, ainsi que des administrateurs tous hauts fonctionnaires nommés par décret du prince. Divers comités sont chargés de prendre les décisions les plus importante. Aarabie Saoudite :US$ 415 Mds, gérés par SAMA Une partie des FS est gérée par l’Agence monétaire saoudienne (Saudi Arabian Monetary Agency - SAMA), branche de la Banque centrale saoudienne étalie en 1952. La plus grande partie des revenus pétroliers excédentaires est investie dans des actifs à risque faible, tels que la dette souveraine. Koweit : US$ 202,2 Mds, gérés par la Kuwait Investment Authority La Kuwait Investment Authority (Autorité koweitienne d’investissement - KIA) est l’organisation- mère du Bureau koweitien d’investissement (Kuwait Investment Office), à l’origine appelé Conseil koweitien d’investissement (Koweit Investment Board). La KIA investit sur le marché domestique, ainsi que sur les marchés arabe et international. Son siège est à Koweit City et elle possède un bureau à Londres, en Grande-Bretagne. Le Bureau koweitien d’investissement (KIO) doit son existence à sheikh Abdallah al-Salem al- Sabah, émir de Koweit de 1950 à 1965, qui décida, dès son accession au pouvoir, que les revenus pétroliers devaient profiter au peuple koweitien. Trois ans plus tard, le KIO (appelé alors KIB - Kuwait Investment Board) était offciellement créé lorsque sheikh Abdallah décida que les revenus pétroliers constitueraient désormais un fonds pour l’avenir, afin de réduire la dépendance du pays sur une ressource non-renouvelable. En 1961, le ministre des Finances, sheikh Jaber al-Ahmad al-jaber al-Sabah, instituait les premières politiques d’investissement qui sont en vigueur encore aujourd’hui. La KIO naissait ainsi en 1963 et établissait son siège à Londres. En tant qu’investisseur global et à long terme, le KIO gère le Fonds de réserve pour les générations futures et le Fonds de réserve général qui fut créé en 1976. L’investissement concerne toutes les classes d’actifs et est fait dans toutes les régions du monde. Les objectifs du KIO sont, notamment, de maintenir la valeur réelle des fonds qui lui sont confiés en assurant un RSI raisonnable et équitable sur le long terme, et de rehausser sa réputation d’expert et d’institution avec laquelle on doit compter sur les marchés internationaux. De son côté, la KIA s’assure que l’Etat de Koweit transfère annuellement 10% de ses revenus pétroliers sur le Fonds de réserve pour les générations futures. Le conseil d’administration de la KIA est dirigé par le ministre des Finances et compte comme administrateurs le ministre de l’Energie, le gouverneur de la Banque centrale, le sous-secrétaire aux Finances et cinq experts en investissement qui n’exercent aucune fonction publique. Qatar :US$ 65 Mds, gérés par l’Autorité qatari d’investissement L’Autorité qatari d’investissement (Qatar Investment Authority – QIA) fut fondée en 2005 par le gouvernement qatari dans le but de renforcer l’économie du pays en diversifiant ses nouvelles classes d’actifs. Qatar est le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) et un de ses premiers exportateurs, ce qui fait de lui un des pays producteurs de matière première les plus riches de la planète. La QIA est un FS qui investit sur les marchés domestiques et internationaux afin de réduire la dépendance du pays sur la volatilité des prix. D’après ses règles constitutives, la QIA s’est fixé pour buts de développer, investir et gérer les fonds de réserve et autres propriétés que lui confie le gouvernement qatari via le Conseil suprême des affaires et investissements économiques. La QIA est présidée par sheikh Tamim ben Hamad Al Thani et son directeur général est sheikh Hamad ben Jassim ben Jaber Al Thani. Son conseil d’administration comprend sheikh Abdallah ben Saoud Al Thani, Youssef Hussein Al Abdallah, Dr. Hussein Al Abdallah et sheikh Fahd ben Jassim Mohammad Al Thani, tous se prévalant d’un longue expérience des marchés financiers. Libye :US$ 60 Mds, gérés par l’Autorité libyenne d’investissement Durant des décennies, les réserves libyennes provenant des revenus pétroliers étaient déposées auprès d’institutions financières et produisaient des retours décents. Il y a quelques années, cependant, les taux qui prévalaient ont chuté de façon significative, obligeant le gouvernement libyen à chercher des investissements avec des retours plus conséquents. C’est à cet effet qu’en août 2006 le Comité général populaire créait l’Autorité libyenne d’investissement (Libyan Investment Authority – LIA) vers laquelle furent transférés les actifs de la Libyan Arab Foreign Investment Company, le Libyan African Investment Portfolio, et la Oilinvest Company, de même que lui sont également transférés les excédents de revenus pétroliers. Le fonds investit via un certain nombre de gérants externes, alors la LIA gère les investissements locaux. Algérie : US$ 54,8 Mds, gérés par le Fonds de régulation des recettes Les hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) forment, et de loin, l’essentiel des exportations de l’Algérie. Ils constituent à peu près deux-tiers des revenus du gouvernement et plus du tiers du PIB. Le Fonds de stabilisation, tel qu’il fut appelé, était constitué en 2000 afin de rendre l’économie algérienne peu perméable à la volatilité des prix. Le nom officiel de ce fonds est Fonds de régulation des recettes et il est constitué des surplus de taxation annuelle. source: Chambre de commerce franco-arabe
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