La finance islamique, proche de l'économie positive

La finance islamique s’est développée à partir des années 1940 selon les principes de la charia – la loi coranique. La première banque islamique voit le jour en Egypte en 1963. Beaucoup plus contraignante que la finance « classique », la finance islamique explose pourtant, notamment depuis la crise de 2008.

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Les deux grandes règles de la finance islamique

- La nature des transactions commerciales est soumise à trois interdictions fondamentales : le riba (les intérêts, considérés comme de l’usure), le gharar (l’incertitude) et le maysir (le hasard). Concrètement, la finance islamique interdit la rémunération des prêts, les assurances, les jeux de hasard, la spéculation, les produits dérivés, etc. Certains secteurs d’investissements sont incompatibles avec la finance islamique : l’industrie pornographique, l’armement, l’alcool et l’élevage porcin.

- La finance islamique comporte nécessairement une dimension éthique : l’investissement doit être lié à des actifs réels. L’investisseur et le client sont partenaires, autant pour les risques que pour les profits. Cette dimension réelle de l’économie s’applique particulièrement au niveau local.

Cet encadrement strict fait de la finance islamique une version possible de l’économie positive (dont les principes sont l’altruisme, la rentabilité et le respect de l’environnement) qui pourrait s’étendre. 

Cependant, l’interdiction de rémunérer le capital, imposée par la loi islamique, a donné naissance à des outils de contournement.

Vers une mondialisation de la finance islamique 

Les plus gros foyers de la finance islamique sont le Moyen-Orient et l’Asie du Sud Est, dont par exemple le Pakistan qui a islamisé son secteur bancaire en 1979, l’Iran et le Soudan en 1983. La BID (Banque Islamique de Développement, l’équivalent d’une banque centrale) a vu le jour en 1975.

En Occident, certaines banques internationales ont développé des antennes spécialisées dites « charia compatibles », dont la pionnière HSBC.

En France, la finance islamique prend de l’ampleur en 2009, avec la création notamment de formations universitaires spécialisées. En 2010, le premier prêt immobilier en conformité avec les principes de la charia est monté en France,

D’après une étude de Ernst & Young, les actifs des banques islamiques devraient atteindre 1 800 milliards de dollars en 2013 (soit un bond de +38,5% par rapport à 2011). Pourtant, leur rentabilité est inferieure à celle des banques traditionnelles : 11,6% contre 15,3% en moyenne pour la période 2008-2011. Une moindre rentabilité qui représente un frein pour les investisseurs qui ne trouvent pas leur compte dans le respect de la charia.


source: lecercle.lesechos.fr