
Le Luxembourg, qui a levé 200 millions d'euros à cinq ans, devient ainsi le second pays hors du monde musulman, après le Royaume-Uni, à émettre des sukuk.
Le rendement des sukuk émis est fixé à 0,436%. Il est adossé à des actifs immobiliers dont la performance (les loyers) rémunère l'apport en capital afin de contourner le principe de l'intérêt, contraire à la loi islamique.
Les marchés ont réagi très positivement à l'offre, de manière à ce que les banques ont pu constater une demande largement excédentaire à l'offre dès la mise sur le marché, souligne un communiqué du ministère luxembourgeois des Finances.
Les investisseurs, qui ont proposé deux fois plus que ce qui était demandé, viennent essentiellement du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (61%).
Selon des chiffres diffusés l'an dernier par le gouvernement britannique, le secteur devrait représenter 1.300 milliards de dollars cette année.
Le succès de cette opération souligne l'expertise du Luxembourg comme place financière de référence en matière de finance islamique, s'est félicité le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna.
Le ministre s'est félicité du placement des sukuk à un taux d'intérêt intéressant pour l'Etat, qui s'explique surtout par la note AAA du Luxembourg par les principales agences de notation.
Les sukuk en euros lancé par l'État luxembourgeois sont de type Al-Ijarah, c'est-à-dire une obligation adossée à des actifs tangibles. Ces actifs sont trois immeubles appartenant à l'Etat luxembourgeois. Pendant la durée de la transaction; soit cinq ans, la propriété de ceux-ci est transférée à une société détenue à 100% par l'Etat luxembourgeois, Luxembourg Treasury Securities SA, spécifiquement créée à cette fin.
Le Luxembourg a été devancé par le Royaume-Uni, un concurrent majeur en matière de services financiers. Le Trésor britannique a émis des sukuk dès la fin, confirmant la City comme place-forte de la finance islamique dans le monde occidental. Il a levé 200 millions de livres (environ 250 millions d'euros).
Le secteur de la finance islamique devrait représenter 1.300 milliards de dollars cette année.
qource: AFP