Le Luxembourg mise beaucoup sur la finance islamique

Le développement de la finance islamique au Luxembourg se poursuit. Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) et le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) se sont rendus mardi aux Émirats arabes unis pour participer au Forum mondial de la finance islamique (WEIF). Le chef du gouvernement a délivré le discours inaugural de l’événement devant quelque 2 500 représentants du monde économique et politique, rappelant «l’expertise bien établie du Luxembourg en matière de finance islamique».

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Les deux membres du gouvernement ont notamment rencontré le vice-président et Premier ministre des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Rachid al Maktoum, ainsi que le président de la Banque islamique de développement, Ahmed Mohamed Ali Al Madani. Les discussions ont notamment porté sur l’émission de sukuk, ces emprunts obligataires conformes aux principes de l’islam. Le Grand-Duché est devenu le 30 septembre dernier le premier État européen à en émettre. Le gouvernement luxembourgeois a pour ambition de positionner le pays comme la «première place financière de la finance islamique en dehors des pays musulmans», expliquait-il en juillet dernier.

La finance islamique se veut plus éthique que la finance traditionnelle. En conformité avec la charia, elle se base sur cinq principes: le partage des profits et des pertes entre l’investisseur et l’entrepreneur, l’absence d’intérêt, le refus de la spéculation, la prohibition de secteurs considérés comme illicites par l’islam (tabac, jeux, pornographie, alcool, armement…) et enfin l’obligation d’adosser tout financement à un actif réel (immobilier, transports, entreprises...). Les sukuks émis au Luxembourg sont donc adossés à trois immeubles du pays, deux au Kirchberg et le bâtiment Gutenberg à Strassen. Les investisseurs ne seront pas propriétaires des lieux, mais percevront une partie des loyers perçus via les actifs immobiliers.

source: L'Essentiel