Après le placement qui respecte la charia, voici le nouveau venu de la finance éthique : le Stoxx Europe Christian Index. Cet indice boursier, basé sur les valeurs chrétiennes, permettra à certains d'investir sans état d'âme. Cet indice, présenté comme une première en Europe, prend le pouls de 533 sociétés européennes qui respectent les « doctrines morales et sociales du christianisme ». Pour faire partie de ce groupe, les entreprises ne doivent pas tirer leurs revenus des activités suivantes :
· Pornographie, · tabac, · alcool, · jeux, · armement, · contraception. A cette liste, il faut ajouter des critères de protection de l'environnement. Les indices catholiques et islamiques existent déjà Un comité indépendant, formé d'experts, de représentants de la communauté chrétienne et du Vatican, est chargé de séparer le bon grain de l'ivraie. Parmi les heureux élus, on retrouve BP, HSBC, Nestlé et Royal Dutch Shell. Ainsi qu'une vingtaine de sociétés françaises dont Sanofi-Aventis, BNP Paribas et France Télécom. Dans un communiqué, le PDG de Stoxx, Hartmut Graf, précise que l'indice, lancé officiellement lundi 26 avril en Suisse, a été créé pour répondre à la pression croissante exercée par certains investisseurs. « Avec le lancement de l'indice Stoxx Europe Christian, nous reconnaissons qu'il y a de plus de plus de chrétiens qui souhaitent investir en fonction de leurs croyances religieuses. » Si cet indice est une première en Europe, le concept n'est pas neuf. En 1998, le FTSE KLD Catholic Values 400 Index, « indice catholique », était créé pour les sociétés américaines, alors que son pendant islamique voyait le jour en 1999. Une croisade pour séduire les investisseurs Ce nouveau service servira surtout à « donner bonne conscience à des gens qui hésitent à acheter des fonds en bourse », estime, un brin cynique, l'économiste Michel Beaud, auteur de « l'Histoire du capitalisme » : « C'est peut-être mieux de soutenir les entreprises qui n'ont pas des activités trop répréhensibles. Ça peut donner bonne conscience à ceux qui en on besoin. Mais évidemment, on reste totalement dans une logique capitaliste, ce n'est pas une rupture. » Il avertit : la possibilité d'investir en harmonie avec les valeurs chrétiennes ne sera pas le moteur du changement. « Si on veut vraiment aller dans ce sens là, on doit élire des gens qui sont résolus à faire ces changements. Ce n'est pas en disant “On ne va plus acheter d'actions d'usines d'armement” que l'on va changer quoique ce soit. » source : Rue89
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